cimenter

cimenter [ simɑ̃te ] v. tr. <conjug. : 1>

• XIV^e; de ciment

1 ♦ Lier avec du ciment; enduire de ciment. Cimenter des briques. Cimenter un bassin, une piscine, une cave. P. p. adj. Sol cimenté.

2 ♦ (XVI^e) Fig. Rendre plus ferme, plus solide. ⇒ affermir, consolider, lier, raffermir, unir, sceller. Cimenter une amitié. — Pronom. « Un attachement qui ne s'est cimenté que par une estime réciproque » (Rousseau).

⊗ CONTR. Désagréger, desceller, ébranler, saper.

● cimenter verbe transitif Lier des pierres, des briques, etc., avec du ciment ou une autre matière qui en tient lieu. Couvrir une surface d'une couche de ciment. Affermir, consolider quelque chose : Cimenter la paix par des alliances. Effectuer une cimentation. ● cimenter (synonymes) verbe transitif Affermir, consolider quelque chose

Synonymes :

- consolider

- raffermir

- sceller

Contraires :

- délier

- désunir

- dissocier

- diviser

- ébranler

- saper

cimenter

v. tr.

d1./d Lier, enduire avec du ciment. Cimenter des briques. Cimenter un mur.

d2./d Fig. Confirmer, affermir, consolider. Cimenter une entente.

⇒CIMENTER, verbe trans.

A.— BÂT. Lier, sceller des matériaux de construction avec du ciment; revêtir d'une couche de ciment.

— Spéc., MINES Injecter une laitance de ciment dans un terrain aquifère.

— P. anal. [En parlant d'une substance qui joue le rôle du ciment] Sceller, consolider :

• On voyait bien l'endroit où les prés étaient humides. À ces places-là, de grandes étoiles de glace cimentaient l'herbe. Mais la fontaine était toujours libre.

GIONO, L'Eau vive, 1943, p. 100.

B.— P. métaph. ou au fig. [L'obj. désigné un inanimé abstr.]

1. Lier. Cimenter un groupe.

2. Affermir, consolider. Cimenter une amitié, une union. On ne peut rien édifier de durable, sans le cimenter de ses larmes et de son sang (R. ROLLAND, Jean-Christophe, Dans la maison, 1909, p. 956).

— Emploi abs. Il me plaît qu'il y ait un peu de boue chez les êtres. Elle cimente (MONTHERLANT, La Reine morte, 1942, II, 2, p. 178).

— Emploi pronom.

a) [Le suj. est multiple] S'agglomérer. Le bien et le mal se cimentèrent en elle (CLEMENCEAU, L'Iniquité, 1899, p. 235).

b) [Le suj. est unique] Prendre consistance. Ainsi se cimentait une amitié qui (...) devait durer tout au long de leur vie (B. DORIVAL, Les Peintres du XX^e s., 1957, p. 13).

Prononc. et Orth. :[], (je) cimente []. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1287 « enduire de ciment, sceller avec du ciment » (A. LONGNON, Documents relatifs au comté de Champagne et de Brie, t. 2, 70); 1595 fig. part. passé adjectivé « lié » (N. DU FAIL, Contes et discours d'Eutrapel, éd. J. Assézat, t. 2, p. 249); 1595 fig. se cimenter « s'unir, se consolider » (MONTAIGNE, Essais, livre 2, chap. 12, éd. A. Thibaudet, p. 582). Dér. de ciment; dés. -er. Fréq. abs. littér. :192.

cimenter [simɑ̃te] v. tr.

ÉTYM. Fin XIII^e; de ciment.

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1 Réunir, assembler avec du ciment; enduire de ciment. || Cimenter des pierres. || Cimenter un bassin. — Au p. p. || Sol cimenté, rue cimentée.

1 Dans les chambres, on entendait un brouhaha de voix, un fracas de crosses de fusil qui retombaient une à une sur le sol cimenté.

P. Mac Orlan, la Bandera, XV, p. 186.

♦ Par ext. Consolider (qqch.) en se solidifiant. ⇒ Amalgamer, consolider; et aussi lier, unir.

2 (…) les arbres déracinés s'assemblent sur les sources. Bientôt les vases les cimentent, les lianes les enchaînent, les plantes y prenant racine de toutes parts, achèvent de consolider ces débris.

Chateaubriand, Atala, Prologue, p. 38.

2.1 Il n'était pas vraisemblable, non plus, que les assiégeants eussent barré le fleuve en amont d'Irkoutsk, puisqu'ils savaient que les Russes ne pouvaient attendre aucun secours par le sud de la province. Avant peu, d'ailleurs, la nature aurait elle-même établi ce barrage, en cimentant par le froid les glaçons accumulés entre les deux rives.

J. Verne, Michel Strogoff, p. 429.

2 (XVI^e). Abstrait. Rendre plus ferme, plus solide. ⇒ Affermir, consolider, lier, raffermir, sceller, unir. || Cimenter la paix par une alliance (Littré). || Cimenter une amitié.

3 Mais depuis que l'Église eut, aux yeux des mortels,

De son sang en tous lieux cimenté ses autels (…)

Boileau, le Lutrin, VI.

4 (…) un attachement (…) qui ne s'est cimenté que par une estime réciproque.

Rousseau, les Confessions, IX.

5 (…) l'idée de voir ainsi soudainement changées toutes ces douces relations de vie et de cœur qui s'étaient établies et comme cimentées à notre insu entre elle et moi (…)

Lamartine, Graziella, IV, IX, p. 115.

6 Parfois le plaisir cimente des unions que la raison ni le cœur ne comprennent.

A. Maurois, Lélia, II, I, p. 75.

♦ Pron. Prendre consistance. || Leur amitié se cimente.

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CONTR. Délier, désagréger, desceller, desserrer, désunir, ébranler, saper.

DÉR. Cimentage, cimentation.

Encyclopédie Universelle. 2012.